Etre aimable pour être aimé.e?

L’envie de plaire est naturel pour l'être humain bien qu'on puisse constater des degrés divers de dépendance au regard des autres. En tant qu'êtres sociaux, nous cherchons l'approbation sociale et la validation des autres, nous sommes programmés pour avoir des interactions avec autrui. L'isolement, la solitude sont perçues comme des dangers par une partie du cerveau. Nous préférons évidemment que les interactions soient positives et harmonieuses.

En fonction de notre environnement, nous n'allons pas adopter les mêmes comportements pour plaire aux autres. Chaque environnement à des codes qui lui sont propres.

Un enfant battu, humilié, rabaissé par un parent ne va pas cesser d'aimer ce parent, il va par contre cesser de s'aimer et finir par perdre son identité pour se conformer à ce que le parent maltraitant attend de lui. Une fois devenu adulte, il adoptera le même comportement avec des personnes qui lui manqueront ouvertement de respect. D'ailleurs, cette personne sera plus attirée par des situations malsaines si elle n'a pas fait un réel travail d'introspection, car ces situations lui seront familières et le cerveau aime le "confort" du familier.

Je n'ai jamais trop adhéré à l'idée de flatter l'ego des autres et j'ai compris très tôt que cela ne ferait pas de moi la personne la plus appréciée. 

Une prof d'économie a dit ouvertement à la classe qu'elle aimait la flatterie. Une prof d'histoire ne l'a pas dit mais j'ai eu droit à un mot salé dans mon bulletin car je lui ai montré que ses histoires personnelles ne m'intéressaient pas. Quand elle parlait de son fils de 17 ans qui étai très beau et son mari, qui était très gentil parce qu'il lui avait offert une nouvelle voiture, je pense que j'étais la seule à ne pas être pendue à ses lèvres.

Pourtant un jour, à force de me sentir rejetée, j'ai endossé moi aussi la cape de "people pleaser". Pas de façon totale et flagrante mais je me sentais coupable quand je ne pouvais pas être présente pour des amis. J'avais peur des conflits pour éviter de faire du mal à l'autre. J'étais très exigeante avec moi-même. J'ai croisé la route d'une personne qui a su lire toutes mes blessures pour s'en servir contre moi et m'affaiblir. J'ai pris conscience qu'en cherchant la validation externe, je me suis éloignée de ma validation interne.

J'ai compris que quoi que je fasse je serai jugée, rejetée par certaines personnes donc j'ai choisi de mettre mon énergie sur l'acceptation de soi. En faisant cela, je m'éloigne des personnes qui cherchent à culpabiliser, manipuler pour se sentir tout puissant du bas de leur petitesse et je connecte avec des gens qui ont la même énergie et les mêmes valeurs que moi. 

Je n'hésiterai plus au moindre doute, au moindre manque de respect, de tourner les talons. 

Oser être soi-même dans une société qui nous pousse à l'uniformisation relève presque d'un acte de rébellion.

"Soyez qui vous êtes et dites ce que vous ressentez, car ceux qui s'en offensent ne comptent pas, et ceux qui comptent ne s'en offensent pas." Dr SEUSS

Texte de Murielle Sérèmes

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